Cancer du sein : la radiothérapie en 5 séances au lieu de 25

Suite à la parution de plusieurs études internationales, notamment l’essai FORWARD, le service de radiothérapie du Centre Oscar Lambret propose un parcours de soins innovant de désescalade thérapeutique auprès de patientes ménopausées atteintes de cancer du sein de bon pronostic. Avec ce raccourcissement du traitement, le confort des patientes est amélioré. 

Ce projet nommé DESTHE est porté par le Dr Marie Dworczak, oncologue radiothérapeute au Centre et le Pr David Pasquier, chef de pôle adjoint de radiothérapie. La mise en place du parcours de soins a bénéficié du soutien de l’INCA. 

 

Désescalade thérapeutique : de 25 séances à 5 séances de radiothérapie

 

Les patientes atteintes de cancer du sein peuvent avoir jusqu’à 25 voire 33 séances de radiothérapie réparties sur cinq à six semaines. Ce schéma, bien qu’efficace, peut s’avérer très lourd pour les patientes, tant sur le plan physique que psychologique. L’objectif du projet de désescalade est de réduire le nombre de séances de radiothérapie pour les patientes tout en garantissant des soins de haute qualité. 

« Cette approche diminue de manière significative la durée des traitements, permettant aux patientes de sortir plus rapidement du cadre médical tout en conservant une qualité de traitement équivalente. La radiothérapie arrive souvent en fin de parcours pour les patientes. Elles ont ainsi souvent une volonté de sortir du contexte de soin au plus vite », précise le Dr Marie Dworczak

 

Des traitements pour répondre aux besoins des patientes

 

Ce traitement répond aux aspirations de certaines patientes notamment des patientes âgées afin de limiter leurs déplacements ainsi que des patientes vivant loin du Centre Oscar Lambret et qui souhaitent que l’ensemble de leur prise en charge soit effectuée au Centre. Dans ce cadre, un partenariat est proposé avec la Maison Familiale Hospitalière qui propose un hébergement de qualité et pris en charge par l’établissement à proximité immédiate du Centre.

Il répond également aux besoins des patientes pour lesquelles la limitation du nombre de séances est un enjeu prioritaire pour des raisons personnelles ou professionnelles. La diminution du nombre de séances de radiothérapie améliore ainsi de manière considérable la qualité de vie de nos patients. 

Les souhaits des patientes sont pris en compte de façon prioritaire, mais l’inclusion dans ce parcours en 5 séances relève d’une décision médicale.

 

Une nouvelle structuration du parcours de soins

 

La mise en place de cette désescalade thérapeutique nécessite une réorganisation du parcours de soins afin de proposer les meilleurs soins de support associés au traitement, dans un laps de temps plus court. Les patientes sont identifiées lors des Réunions de Concertation Pluridisciplinaire (RCP). Elles rencontrent ensuite le radiothérapeute qui explique les modalités de la radiothérapie mammaire et propose le schéma en 5 fractions aux patientes répondant aux critères. 

Si la patiente accepte, elle sera reçue sur une demi-journée où elle bénéficiera : 

  • D’un bilan biologique 
  • D’une ostéodensitométrie dans le cadre du bilan pré thérapeutique en vue de l’hormonothérapie adjuvante  
  • D’un scanner de centrage
  • D’une consultation médicale dédiée à l’explication de l’hormonothérapie

 

La réduction des déplacements grâce à la télésurveillance 

 

La télésurveillance joue un rôle clé dans ce projet. Elle permet aux patientes de rester en contact avec leurs soignants après la fin de leur traitement, réduisant ainsi l’anxiété liée à l’isolement post-thérapeutique. 

Les patientes sont invitées à remplir des questionnaires sur la plateforme MonOscar, afin de surveiller la tolérance au traitement et les effets secondaires. Les réponses sont analysées avant chaque consultation, permettant d’adapter les soins en temps réel.

L’accent est également mis sur l’expérience des soins avec des questionnaires PREMS (Patient Reported Experience Measures) et PROMS (Patient Reported Outcome Measures), qui évaluent non seulement les symptômes mais aussi la qualité de vie des patientes.

« Même après avoir terminé leurs séances de radiothérapie, les patientes peuvent bénéficier de téléconsultations, assurant ainsi un suivi continu. Ce dispositif permet également de détecter des symptômes qui ne seraient pas forcément mentionnés lors de consultations en présentiel, offrant un suivi plus personnalisé et intime », explique le Dr Marie Dworczak.

 

Un projet en collaboration avec l’Institut Gustave Roussy et le CHU d’Amiens

 

Ce projet DESTHE repose sur une étroite collaboration avec l’Institut Gustave Roussy, le Centre de Lutte Contre le Cancer de Villejuif. Il est prévu d’inclure 100 patientes sur les sites de Lille et Amiens.

Publié le 29 octobre 2024

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