La prise en charge du cancer colorectal
Plusieurs types de traitements peuvent être utilisés pour traiter un cancer.
Dans le cas du cancer du côlon localisé, le traitement indiqué est une chirurgie d’exérèse de la tumeur. Au cours de cette intervention, un segment de tube digestif plus ou moins long est retiré. Celle-ci pourra au cas par cas être réalisée par voie ouverte (laparotomie) ou par voie mini-invasive (coelioscopie, parfois robot-assistée) à l’aide d’une caméra et d’instruments passés à travers de petits orifices sur la paroi abdominale. Cette dernière possibilité permet un rétablissement et une récupération plus rapides après la chirurgie.
Les conséquences de l’ablation d’une partie du côlon sont variables : la plupart des patients, à terme, ne ressentent pas de symptôme spécifique lié à cette chirurgie. Parfois, des modifications du transit sont rapportées (accélération ou au contraire ralentissement de celui-ci), éventuellement déclenchées par la prise de certains aliments.
Pour les cancers du rectum de petite taille localisés, mais non résécable en endoscopie, une chirurgie de résection du rectum est indiquée.
Pour les plus grosses tumeurs associées à une envahissement des ganglions de proximité, le traitement débute par une chimiothérapie intraveineuse, puis par une association de radiothérapie et de chimiothérapie par comprimés, et enfin une chirurgie. Comme pour le côlon, la chirurgie du rectum peut s’envisager par voie ouverte ou mini-invasive, éventuellement robot-assistée.
Les modalités du traitement chirurgical après radiothérapie peuvent être influencées par la réponse (diminution en taille) de la tumeur rectale, et sont rediscutées à l’issue de ces traitements.
La radiothérapie rectale est le plus souvent réalisée au centre Oscar Lambret. Des examens seront réalisés juste avant le début du traitement afin de permettre au radiothérapeute de maximiser la dose de rayons reçue par la tumeur, tout en limitant au maximum la dose reçue par les organes de voisinage (contourage). Pour plus d’efficacité, la dose de rayons totale est administrée à la tumeur en plusieurs séances. La dose reçue à chaque séance et le nombre de celles-ci seront définies au cas par cas en RCP.
La chirurgie du rectum a des conséquences fonctionnelles plus marquées que pour le côlon :
- Pour des raisons techniques, la réalisation d’une stomie est plus fréquente lors de la chirurgie du rectum. Celle-ci est temporaire, permettant la cicatrisation de la suture entre le côlon et le rectum, et elle est secondairement refermée.
- Le rectum étant un organe réservoir, son ablation et son remplacement par le colon, mobilisé au cours de l’intervention pour être suturé au bas rectum ou à l’anus, entraine des selles plus fréquentes, avec des envies pressantes. Néanmoins, ces symptômes varient grandement en fonction de la quantité de rectum qui aura pu être préservée, et peuvent évoluer avec le temps. Aussi, un certain recul est nécessaire avant de juger des résultats fonctionnels de la résection rectale.
Au cours de la chirurgie des cancers du côlon ou du rectum, le segment digestif porteur du cancer est emporté, mais également les ganglions situés à proximité.
Après la chirurgie du cancer du côlon ou du cancer du rectum, les résultats de l’analyse de la tumeur sont discutés en RCP et une chimiothérapie complémentaire post opératoire (adjuvante) peut être indiquée en fonction des caractéristiques du cancer : taille, envahissement des ganglions par des cellules cancéreuses…
Une recherche d’instabilité microsatellitaire sera réalisée sur la tumeur, afin de rechercher une possible origine génétique.
En cas de maladie métastatique d’emblée ou qui le devient, l’objectif du traitement est alors au contrôle tumoral, du cancer à l’origine et de l’ensemble des métastases.
Une analyse est réalisée afin de déterminer la meilleure combinaison de traitement en fonction des caractéristiques du cancer.
La prise en charge repose ensuite sur une chimiothérapie intraveineuse parfois associée à une thérapie ciblée. Les cures de chimiothérapie et thérapies ciblées sont effectuées en hôpital de jour et à intervalles réguliers, et l’évolution de la maladie est réévaluée par un bilan d’imagerie (scanner TAP, +/- IRM) au décours duquel les patients revoient leur oncologue en consultation afin de faire le point pour décider la suite de la prise en charge.
Dans le cas des tumeurs métastatiques, il n’y a pas d’indication formelle à retirer la tumeur primitive, qui peut être discutée en fonction de la réponse sous traitement, notamment pour les cancers du rectum.
Dans certains cas, la maladie métastatique reste accessible à un traitement local, qui sera discuté en fonction de la réponse à la chimiothérapie.