La prise en charge des cancers de l'intestin grêle

Le traitement de l’adénocarcinome de l’intestin grêle localisé (non métastatique) repose sur la résection de la tumeur avec des marges de sécurité sur l’intestin de 5 cm au minimum, au-dessus et en dessous de la tumeur, ainsi qu’une résection des ganglions satellites (curage ganglionnaire) afin de les analyser et de savoir s’ils sont envahis ou non. Pour les très petites tumeurs, visualisées à un stade précoce, une résection endoscopique par les voies naturelles est parfois possible si elles sont situées sur un segment d’intestin grêle accessible à une endoscopie interventionnelle.

Pour les adénocarcinomes du duodénum, une résection segmentaire de celui-ci est parfois possible, mais ces tumeurs peuvent imposer la résection de la totalité du duodénum avec la tête du pancréas et la partie basse de la voie biliaire (duodéno-pancréatectomie céphalique). 

A l’inverse, les adénocarcinomes de la partie la plus distale de l’intestin grêle vont parfois nécessiter une résection associée de la partie droite du côlon (située en continuité avec l’intestin grêle). 

Après la chirurgie du cancer de l’intestin grêle, les résultats de l’analyse de la tumeur sont discutés en RCP et une chimiothérapie complémentaire post opératoire (adjuvante) peut être indiquée en fonction des caractéristiques du cancer : taille, envahissement des ganglions par des cellules cancéreuses… 

A l’issue du traitement d’un cancer localisé, une surveillance est mise en place. Elle peut s’envisager au Centre Oscar Lambret ou en collaboration avec l’hôpital ou la clinique de proximité. Les modalités de surveillance et le rythme de celle-ci sont expliqués par le médecin référent et comportent la répétition, à un rythme régulier, d’un examen clinique et d’une imagerie.

 

 

En cas de maladie métastatique d’emblée ou qui le devient, l’objectif du traitement est alors au contrôle tumoral, du primitif et de l’ensemble des lésions secondaires. La prise en charge repose sur des traitements de type chimiothérapie intraveineuse qui d’effectue en hôpital de jour après la pose d’un port-a-cathéter et, si une chimiothérapie à base de 5FU est envisagée, une recherche de déficit en DPD via un dosage de l’uracilémie. Il n’y a pas d’indication formelle à retirer la tumeur primitive, qui peut toutefois être proposée en cas de tumeur symptomatique (occlusion intestinale, ou perforation).

Les cures de chimiothérapie sont effectuées à intervalles réguliers, et l’évolution de la maladie est réévaluée par un bilan d’imagerie (scanner TAP, +/- IRM) au décours duquel les patients revoient leur oncologue en consultation afin de faire le point pour décider la suite de la prise en charge.

Dans certains cas, la maladie métastatique reste accessible à un traitement local, sous réserve de la réponse à la chimiothérapie.

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