Zoom sur le projet EPI-BREAST :
Le projet de recherche EPI-BREAST, promue par les équipes du Centre a été lauréat du Prix AMGEN France pour la Science et l’Humain dans la thématique Onco-Hématologie. Ce projet a été mis en lumière lors des Rencontres Recherche et Innovation, le 9 décembre dernier à l’Institut Pasteur de Paris.
Le Prix AMGEN récompense les initiatives scientifiques et médicales innovantes ayant un impact direct sur les patients. Cette reconnaissance renforce l’ambition de ce projet : offrir une prise en charge toujours plus adaptée et personnalisée.
Mieux comprendre la résistance aux traitements
Le cancer du sein triple négatif, présent chez environ 15 % des femmes atteintes d’un cancer du sein, est connu pour son agressivité et son risque élevé de récidive. Contrairement à d'autres types de cancer du sein, il ne répond pas aux traitements hormonaux ni aux thérapies ciblées classiques.
Une association de chimiothérapie et d’immunothérapie (par pembrolizumab) a récemment reçu une autorisation d’accès précoce en tant que traitement néo-adjuvant (mars 2022), avant une poursuite de l’immunothérapie en adjuvant. Mais cette association reste insuffisante dans 36 % des cas.
En effet, une réponse pathologique complète n’est obtenue que chez 64% des patientes. Celles-ci ont un excellent pronostic avec une survie globale de ~95,4% à 5 ans. Malheureusement, pour les patientes avec une absence totale de réponse au traitement, le pronostic reste très péjoratif avec une survie globale de 37% à 5 ans. A ce jour les raisons pour lesquelles certaines patientes ne tirent pas un bénéfice de l’association chimiothérapie et immunothérapie par pembrolizumab sont méconnues et peu de données sont disponibles compte tenu de la récente autorisation d’utilisation. Egalement, le profil individuel de tolérance de cette combinaison thérapeutique reste imprévisible
Mieux identifier la réponse immunitaire pour proposer des traitements encore plus personnalisés
Face à ce constat, le projet EPI-BREAST, promu par les équipes du Centre et réalisé en partenariat avec la Plateforme de protéomique clinique du CHU de Montpellier (Dr Alexandre David et Pr Christophe Hirtz), vise à mieux comprendre pourquoi certaines patientes ne bénéficient pas pleinement de ce traitement innovant.
L’étude se concentre sur les modifications chimiques de l’ARN, un processus connu sous le nom d’épitranscriptomique, qui régule les fonctions biologiques, y compris la réponse immunitaire.
Ces marques chimiques pourraient contenir des informations essentielles pour prédire la réponse des patientes à l’association chimiothérapie-immunothérapie. L’objectif principal est ainsi d’identifier une « signature chimique » avant le début du traitement, à partir d’un simple prélèvement sanguin. Cette signature pourrait permettre d'anticiper si une patiente va bien répondre au traitement mais également si elle risque de subir des effets secondaires importants, comme des complications immunitaires chroniques
Identifier de manière fiable ces biomarqueurs permettrait de mieux identifier les patientes à risque de ne pas tirer un bénéfice du traitement et/ou d’être exposées à une toxicité importante.
Le projet EPI-BREAST s’inscrit ainsi dans la volonté d’innover pour offrir des traitements toujours plus efficaces et plus personnalisés aux patientes atteintes d’un cancer du sein triple négatif.