Zoom sur l’essai HPV2 :
Les équipes du Centre coordonnent un essai innovant visant à évaluer l’impact de la vaccination tardive contre le papillomavirus humain (HPV) chez les femmes ayant subi un traitement pour une lésion précancéreuse du col de l'utérus. Les objectifs sont de réduire la persistance du virus HPV, de diminuer le risque de récidive de lésions à haut grade et de proposer une prise en charge toujours plus personnalisée aux patients.
Zoom sur le cancer du col de l’utérus
Le cancer du col de l'utérus est le 10ᵉ cancer le plus fréquent en France, touchant environ 3 000 femmes chaque année. Dans 99 % des cas, ce cancer est lié à une infection persistante par le papillomavirus humain (HPV), un virus extrêmement répandu dans la population qui touche aussi bien les femmes que les hommes.
Malgré des campagnes de prévention, seulement 28 % des jeunes filles françaises sont vaccinées, un chiffre bien inférieur à celui d’autres pays comme l’Australie, où le cancer du col est presque éradiqué grâce à une couverture vaccinale élevée.
Concernant les patientes qui n’ont pu bénéficier de cette vaccination, la question de l’efficacité de la vaccination de rattrapage se pose. C’est la raison pour laquelle nos équipes proposent un essai novateur afin d’évaluer l’efficacité de cette vaccination chez les patientes traitée pour lésions précancéreuses du col utérin.
Zoom sur l’essai HPV2 qui vise à étudier la vaccination HPV de rattrapage
Dans le cadre de cette étude, l’enjeu est d’évaluer l’intérêt de proposer une vaccination de rattrapage contre le papillomavirus humain (HPV) aux patientes ayant subi une conisation (ablation d’un petit morceau du col utérin) pour une lésion du col utérin.
Ce dispositif, entièrement gratuit pour les participantes, est particulièrement innovant, car il étend l’accès à la vaccination à des patientes de plus de 45 ans (la vaccination étant initialement réservée aux jeunes de moins de 21 ans).
Les patientes traitées pour une lésion de haut grade, pourront participer à l’étude en cas de test HPV positif six mois après l’intervention. L’étude comprend 2 cohortes :
1) Les patientes éligibles et acceptant d’être vaccinées participeront à l’essai clinique et recevront les 3 doses
2) Les patientes non vaccinées (refusant ou présentant une contre-indication à la vaccination) participeront à l’étude sur données sans modification de prise en charge
« En dehors du cadre de l’étude, cette vaccination reste à la charge des patientes. Nous souhaitons à terme et grâce aux diverses études menées sur ce sujet, apporter la preuve scientifique de l’efficacité de cette vaccination de rattrapage pour le traitement des lésions précancéreuses », précise le Dr Nora Alloy, gynécologue au Centre Oscar Lambret.
Ce protocole permet de proposer une prise en charge personnalisée en cas de persistance du Papillomavirus après traitement des lésions précancéreuses.
L’importance de la vaccination et du dépistage du cancer du col de l’utérus
D’ici 2030, les experts projettent une baisse de 40% des cas de cancers du col de l’utérus. Un chiffre encourageant mais qui ne sera possible que par une hausse de la vaccination contre le papillomavirus qui pourrait prévenir 92% des cancers.
« Au-delà du vaccin fortement recommandé pour les adolescents à partir de 11 ans, un dépistage par frottis tous les 3 ans est indispensable pour éviter ce cancer. Ainsi, il est important d’avoir une surveillance gynécologique de routine : frottis de dépistage tous les 3 ans entre 25 et 30 ans et tous les 5 ans entre 30 et 65 ans en cas de test HPV négatif, ainsi qu’un examen gynécologique annuel. Les examens gynécologiques peuvent être réalisés dans un cabinet de gynécologue, chez les médecins généralistes ou chez une sage-femme », conclut le Dr Nora Alloy.
Cet essai bénéficie d’un soutien précieux de nos donateurs.