Trois questions au Dr Farid El Hajbi, gastro-entérologue au Centre Oscar Lambret
Le cancer colorectal se situe au 3e rang des cancers les plus fréquents. Avec 43 336 nouveaux cas estimés en 2018 dont 23 216 hommes et 20 120 femmes, il est le troisième plus fréquent chez les hommes et le deuxième chez les femmes. A l'occasion de Mars bleu, mois de sensibilisation au cancer colorectal, le Dr Farid El Hajbi, gastro-entérologue au Centre Oscar Lambret prend la parole et rappelle l'importance du dépistage.
Quels sont les facteurs de risques favorisant le développement du cancer colorectal ?
En plus du risque génétique, les principaux facteurs de risques du cancer colorectal sont l'absence d'activité physique, l'obésité et le tabac. Un régime pauvre en fibres et riche en protéines animales favorise également le risque de développer un cancer colorectal.
Comment se déroule le dépistage du cancer colorectal et qui concerne-t-il ?
« Le dépistage du cancer colorectal permet de sauver de nombreuses vies (dépisté à un stade précoce, il peut être guéri dans 9 cas sur 10) mais il reste insuffisamment pratiqué. Le test de dépistage, à réaliser chez soi, est pourtant simple, indolore et rapide : il consiste à prélever un échantillon de selles et à l'envoyer au laboratoire de biologie médicale dont l'adresse est indiquée sur l'enveloppe T fournie. Il est pris en charge à 100% par l'Assurance Maladie. Un programme de dépistage est organisé tout au long de l'année à l'échelle nationale, coordonné par des structures de gestion départementales. Ce dépistage organisé cible la population à risque, c'est-à-dire âgée de 50 à 74 ans sans symptôme particulier ni antécédent, soit environ 18 millions de français cible de ce dépistage. Il est intéressant de rappeler que l'âge moyen du diagnostic est estimé à 71 ans pour l'homme et 73 ans pour la femme. Ainsi, dès 50 ans, chacun est invité par courrier tous les deux ans à retirer le test immunologique auprès de son médecin traitant lors d'une consultation.
En cas de test négatif, le test sera renouvelé tous les 2 ans.
En cas de test positif, la personne est orientée vers un gastro-entérologue en vue de pratique une coloscopie de dépistage qui permet de repérer des lésions dénommées polypes avant qu'elles n'évoluent en cancer. Ces lésions sont décelées par la présence de traces de sang, non visibles à l'œil nu, dans les selles. L'objectif du dépistage est de réduire l'incidence et le taux de mortalité. »
Quel est le rôle du gastro-entérologue ?
En amont du test et tout au long de l'année, des consultations sont proposées avec un gastro-entérologue du Centre aux personnes qui souhaitent plus d'informations. Le but de ces consultations est d'aider et encourager l'adhésion au dépistage.
Si le test FIT est positif, ce qui ne signifie pas forcément un cancer mais une présence de sang dans les selles, les personnes sont invitées à se rapprocher d'un gastro-entérologue afin de réaliser une coloscopie. Le gastro-entérologue informe le patient du déroulement, des modalités de traitement et des éventuelles complications possibles.
Par ailleurs, le gastro-entérologue prend également en charge toute l'année des personnes à risques élevé (les personnes ayant des antécédents personnels ou familiaux de polypes ou de cancer colorectal ou ceux suivis pour une maladie inflammatoire de l'intestin) et très élevé (les personnes faisant partie d'une famille porteuse d'une mutation génétique prédisposant au cancer du colon.)
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