Mois sans tabac : le Centre Oscar Lambret engagé dans la lutte contre le tabagisme
Le tabac constitue le risque principal dans le développement des cancers des voies aéro-digestives supérieures (ORL) et des cancers du poumon et un sur-risque dans de nombreuses autres pathologies cancéreuses (cancers de la vessie, du rectum, du sein…).
Pour lutter contre le tabagisme, le Ministère des Affaires sociales et de la Santé a initié le Moi(s) sans tabac, une opération nationale qui se déroule du 1er au 30 novembre et qui a pour objectif d'inciter les fumeurs à arrêter de fumer pendant au moins 30 jours.
Engagé au quotidien auprès de ses patients dans la lutte contre le tabac, le Centre Oscar Lambret s'associe à ce défi de santé publique afin de mobiliser un maximum de personnes, patients et soignants, dans cette initiative.
Une aide au sevrage tabagique intégrée au parcours de soins
Au Centre Oscar Lambret, une consultation d'aide au sevrage tabagique est proposée depuis 2012 à tous les patients qui souhaitent arrêter de fumer.
Cette prise en charge peut intervenir lors de l'annonce de la maladie, en cours de traitement ou encore dans la période de suivi. Elle commence toujours par une écoute active du patient.
« Il s'agit de comprendre nos patients, pourquoi ils fument et bien saisir la place du tabac dans leur vie » témoigne Laurence Rotsaert, infirmière tabacologue au Centre Oscar Lambret.
Un plan personnalisé avec un traitement et un suivi médical et psychologique adaptés est alors proposé et des objectifs sont fixés.
« Le succès de la démarche repose sur la détermination des patients. Notre travail consiste à les motiver, à leur prouver qu'ils sont capables d'arrêter de fumer et à les féliciter quand les objectifs sont atteints. Cela implique une forte relation de confiance » poursuit Laurence Rotsaert.
Des outils d'aide à l'arrêt du tabac peuvent également être utilisés. L'usage de la cigarette électronique, par exemple, fait partie des éléments de discussion pour le sevrage tabagique. Des essais cliniques sont d'ailleurs actuellement en cours en France.
L'aide au sevrage tabagique s'inscrit au cœur de la prise en charge pluridisciplinaire proposée par les équipes du Centre. L'infirmière tabacologue travaille ainsi de concert avec l'équipe de psycho-oncologie lorsque les patients ont besoin d'un soutien psychologique ; avec les diététiciennes pour apporter aux patients des conseils nutritionnels, ou peut également proposer des ateliers d'équilibre alimentaire lorsque les patients rencontrent des problématiques de surpoids.
Pourquoi arrêter de fumer quand on a un cancer ?
Le sevrage tabagique est une aide précieuse dans la prise en charge des cancers. Dès le début du traitement, en particulier avant la chirurgie, ses bénéfices sont nombreux.
Bien que les délais soient courts avant la chirurgie, l'aide au sevrage est en effet un atout car elle entraine une réduction des risques périopératoires (infection, cicatrisation, complications respiratoires…).
La réduction de la consommation permet également de diminuer certaines toxicités liées aux traitements de chimiothérapie ou de radiothérapie, d'améliorer le pronostic de guérison, d'améliorer la qualité de vie physique et psychologique, et enfin de réduire le risque de récidives et de développement de nouveaux cancers.
« L'objectif pour nos patients est de s'intégrer dans la démarche et de parvenir à un sevrage qui dure dans le temps. Consolider l'arrêt du tabac est primordial pour diminuer les risques de récidive du cancer, de développement d'un deuxième cancer ou d'autres maladies cardio-vasculaires et respiratoires liées au tabagisme » conclut Laurence Rotsaert.
L'Appel des 100 000
La direction du Centre Oscar Lambret a signé l'Appel des 100 000 professionnels de santé contre le tabac.
Cette initiative, portée par les associations membres de l'Alliance contre le tabac s'inscrit dans le cadre de la mobilisation de Moi(s) sans tabac, et souhaite porter les recommandations faites aux professionnels de santé dans le Programme National de Réduction du Tabagisme (PNRT).
L'Appel des 100 000, qui bénéficie du soutien du Ministère de la Santé et de tous les conseils de l'ordre des professionnels de santé et de très nombreuses structures et sociétés savantes, présente les éléments suivants :
- un constat des méfaits du tabagisme tant au plan humain qu'économique ;
- un engagement des professionnels de santé à mieux agir pour lutter contre le tabagisme et venir en aide aux fumeurs ;
- une interpellation des élus pour donner une nouvelle impulsion à la lutte contre le tabagisme.