Cancer : préservation de la santé sexuelle
La santé sexuelle fait partie des besoins fondamentaux de l'être humain, y compris en cas de maladie chronique et cela reste vrai en cas de diagnostic de cancer. Ce déterminant de qualité de vie et de bien-être ne peut plus être ignoré, car le cancer et ses traitements ont un impact négatif pouvant être majeur. Cette thématique doit être abordée avec le patient dès le diagnostic jusqu'à l'après-cancer et fait désormais partie intégrante du panier-référentiel de soins de support en cancérologie.
Zoom sur la Santé Sexuelle
La santé sexuelle est un facteur d'épanouissement (personnel et du partenaire) et d'estime de soi pour de nombreux individus et couples, y compris âgés et/ou malades. Quand la vie est bouleversée par le cancer, une bonne santé sexuelle et intime aide à conserver ou à retrouver une bonne qualité de vie.
Se préoccuper de préserver la santé sexuelle et de dépister une souffrance ou demande liée à cette thématique fait désormais officiellement partie du parcours de soins en cancérologie. Ainsi, au même titre que la psycho-oncologie, l'oncosexualité représente une nouvelle offre en soins de support.
En oncologie, cette prise en compte répond à différents objectifs du deuxième et troisième Plan Cancer ainsi qu'au deuxième « panier de soins de support » de l'Institut national du cancer et à la récente Stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030.
« Le cancer et ses traitements peuvent peser lourdement sur la vie quotidienne des patients et de leur entourage, avec un retentissement jusque dans les sphères les plus intimes, incluant la vie affective et la sexualité. Nous constatons désormais un avancement sur cette thématique pour mieux préserver la bonne santé du couple, la santé sexuelle et ainsi la qualité de vie personnelle » explique le Dr Laurence Vanlemmens, oncologue au Centre et co-auteur du référentiel « Préservation de la santé sexuelle et cancer » de l'Institut National du Cancer.
Un accompagnement spécifique au Centre Oscar Lambret
Deux professionnels du Centre ont été spécifiquement formés sur cette thématique afin de mieux répondre à ce besoin : le Dr Nora Alloy, gynécologue au Centre et Anne-Laure Sedda, psychologue. Une première approche se fait dès la consultation d'annonce et tout au long du parcours de soin avec les oncologues et/ou les soignants pour mieux dépister une problématique et orienter au besoin vers ces experts.
« Les mots utilisés et la façon de s'exprimer sont très importants pour autoriser et faciliter le dialogue, compte tenu des nombreux tabous et freins présents de part et d'autre. Il est important de se permettre d'en parler de manière simple et adaptée, avec une sémantique compréhensible par les patients et à visée pédagogique afin d'instaurer une relation de confiance. L'idée est d'ouvrir le dialogue sur les éventuelles interrogations et/ou difficultés (actuelles et futures) liées à la santé sexuelle et/ou intime du patient (et du couple). » précise le Dr Laurence Vanlemmens.