Mieux comprendre les tumeurs pédiatriques pour mieux les cibler

Chaque année en France, plus de 2500 cas de cancer sont diagnostiqués chez les enfants, adolescents et jeunes adultes. Malgré des progrès considérables permettant d'obtenir aujourd'hui une guérison d'environ 80% des patients, le cancer reste la 2ème cause de mortalité chez l'enfant de plus d'un an en France, et ce après les accidents.

Le Centre Oscar Lambret, centre référent pour les tumeurs pédiatriques, accueille tous les enfants, adolescents et jeunes adultes de 0 à 25 ans, de la région des Hauts de France, atteints d'une tumeur solide pédiatrique : 600 patients sont ainsi suivis chaque année par les équipes du Centre.

Mieux comprendre les tumeurs pédiatriques pour mieux

Dans le but de faire progresser la recherche sur ces tumeurs, le Centre a ainsi fait le choix d'intégrer une équipe de recherche fondamentale et préclinique dédiée, qu'il finance par des fonds propres et grâce au soutien de nos donateurs et mécènes.

 

Les gliomes pédiatriques, sous la loupe de l'UTRT

 

Bien que relativement rares, les tumeurs cérébrales comptent parmi les tumeurs solides pédiatriques les plus fréquentes. Parmi elles, les gliomes de haut grade localisés au tronc cérébral (GITC) sont particulièrement agressifs avec un pronostic des plus sombres, à savoir une médiane de survie d'environ un an et ce sans réelle amélioration ces 50 dernières années. Ces tumeurs, invasives et localisées au tronc cérébral, sont en effet inopérables et peu ou pas répondeuses à la chimio et à la radiothérapie. Très différents des gliomes de l'adulte d'un point de vue histologique et moléculaire, et compte tenu de leur relative rareté, la connaissance des GITC demeure cruellement insuffisante et impose une recherche qui lui est propre.

Dans ce contexte, il est essentiel aux yeux des équipes du Centre Oscar Lambret d'intensifier la recherche sur les tumeurs pédiatriques afin de mieux les comprendre et par conséquent d'améliorer le taux de guérison.

Ainsi, l'Unité Tumorigénèse et Résistante aux Traitements (UTRT), unité de recherche fondamentale et préclinique, mène des travaux de recherche spécifiquement sur ces tumeurs cérébrales pédiatriques aujourd'hui incurables. 

" Même si des progrès ont été faits dans la connaissance des tumeurs cérébrales pédiatriques, l'urgence reste entière pour certaines d'entre elles dont les taux de guérison demeurent très faibles. C'est pourquoi notre équipe concentre tous ses efforts sur ces tumeurs pour mieux comprendre leurs mécanismes de résistance aux différents traitements " explique le docteur Samuel Meignan responsable de l'UTRT.

 

 Trois grands axes de travail

 

Premier axe de travail : comprendre les mécanismes des résistances aux traitements

 

Les travaux menés à l'UTRT visent à comprendre le rôle d'H3.3K27M, une mutation très spécifique du gliome de l'enfant, et plus particulièrement des gliomes du tronc cérébral, dans les phénomènes de résistance aux traitements et de rechute. L'objectif de l'équipe de l'UTRT est de déterminer si, et comment, cette mutation pourrait induire une résistance aux traitements, et ainsi d'identifier des cibles thérapeutiques pertinentes dans ces cancers.

 

Deuxième axe de travail : vers des outils encore plus pertinents

 

Fort d'un environnement scientifique très riche, associant des experts de la biologie, de la chimie et de la micro-ingénierie, l'UTRT développe ce que l'on appelle une « tumeur sur puce » ici dédiée au gliome pédiatrique. « Notre ambition est de reproduire, au plus juste et de façon combinée, les caractéristiques majeures d'une tumeur cérébrale de l'enfant au sein d'un dispositif de laboratoire observable sous microscope, afin de suivre en temps réel la réponse aux thérapies. » explique le docteur Alessandro Furlan, chercheur au sein de l'UTRT

Le but de ce projet innovant est de disposer d'un modèle pertinent de validation des différentes hypothèses et stratégies en cours d'étude au sein de l'UTRT.

 

Troisième axe de travail : travailler sur l'existant pour trouver les traitements de demain

 

Les équipes testentd ifférentes modalités de traitement associant des molécules, déjà connues ou novatrices. L'idée est d'évaluer dans un premier temps si ces molécules font mourir les cellules cancéreuses de gliomes pédiatriques. Pour les molécules ayant un impact sur ces cellules cancéreuses, la finalité est de comprendre pourquoi, et surtout comment exploiter ce talon d'Achille.

Pour cela, l'équipe met en œuvre son expertise historique en pharmacologie antitumorale et en radiobiologie.

« Associées à la radiothérapie, ces molécules déjà disponibles pourraient constituer des traitements applicables en clinique à plus court terme. » conclut le docteur S. Meignan.

Publié le 14 septembre 2022

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